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Le pouvoir

Le pouvoir de Naomi Alderman

Calmann-Lévy , 2018

Dans « Le pouvoir » de Naomi Alderman, paru en janvier chez Calmann-Lévy, les femmes ont une arme physique : elles portent en elles un faisceau électrique qui peut blesser ou tuer par simple contact. La peur change de camp. Les hommes deviennent rapidement le nouveau sexe faible. Une des originalités de ce roman est que la transmission de ce pouvoir féminin se fait de la fille vers la mère. Usuellement, c'est la mère qui transmet ses connaissances à sa fille. Ici, c'est le contraire. Mais alors, à quoi ressemble un monde dominé par les femmes ? Le pouvoir serait-il une utopie ? Pour être clair : non. Ce que l'auteure britannique pointe du doigt, c'est la détention d'un pouvoir ascendant sur les autres et son côté destructeur. L'origine du pouvoir que reçoivent les femmes est expliquée scientifiquement au premier tiers du roman. Cette révolution mondiale est racontée à travers quatre personnages principaux : Roxy, adolescente londonienne (l'une des premières à acquérir un faisceau électrique), à la recherche de l'assassin mafieux de sa mère ; Allie, jeune Américaine qui va devenir prophète et fonder une nouvelle religion ; Margot, maire d'une petite ville américaine et mère de famille qui se révélera très ambitieuse après l'acquisition de son don ; et Tunde, jeune Nigérian, qui filme les émeutes et les renversements des régimes politiques à travers le monde. Quelles sont alors les conséquences de ce pouvoir fracassant ? En bref, « le Pouvoir » est un roman fascinant, foudroyant, mais il reste pessimiste sur le thème de la nature humaine. L’auteure, qui a déjà collaboré avec Margaret Atwood dans le passé, a même dédicacé son roman à l'auteure de « La servante écarlate ».